mercredi 16 avril 2014

Champrosay et le "MOI ou le chaos"

Début 2010, quand j'ai publié cet article, je ne connaissais pas encore le travail de Monsieur Tron. Depuis, je sais que l'agitation des peurs, le positionnement de Moi-Georges-Tron ultime recours contre une menace extérieure sont des méthodes systématiquement utilisées dans notre ville, à chaque fois que "ça chauffe": périodes électorales ou gros projets immobiliers...

Après les tracts anonymes annonçant le projet, Monsieur le Maire avait organisé une réunion au théatre Donald Cardwell. Il avait alors présenté des documents très généraux, évoquant une "menace de préemption par l 'Etat", un "projet d'intérêt général" (un PIG) en cours. 

Voici la liste des PIG en cours et prévus en cette année 2009:


Monsieur le Maire évoquait également un risque de préemption par l'Etat (et donc forcément il fallait le soutenir sans réserve, Lui, le Défenseur de Draveil contre l'Etat etc etc etc ...). Or quand on regarde la législation en vigueur à l'époque, on ne trouve que deux possibilités de préemption par l'Etat:

-depuis la loi du 25 mars 2009, lorsqu'une commune fait l'objet d'une déclaration "d'état de carence" (lorsqu'elle ne remplit pas les objectifs fixés par la loi SRU, 20% de logements sociaux). Ce qui n'est pas le cas de draveil.

-dans le cadre d'une ZAD: Zone d'Aménagement différé: quand on prévoit tel ou tel projet sur un site sans réalisation immédiate (et encore, "en cas d'avis défavorable de la commune, la ZAD ne peut être créée que par décret en Conseil d'Etat, article L212-1 du Code de l'Urbanisme)
Pour ce type de projet (les ZAD) on trouve des documents qui les évoquent très en amont de leur réalisation. Rien sur Draveil.

On ne trouve donc aucune trace des "menaces imminentes sur Draveil" censées nous conduire à adhérer sans réserve aux vues de Monsieur Tron. Plus généralement, quand on lit  la loi de Finances 2009, on trouve un certain nombre de choses sur le logement (détail ICI) , mais on voit bien que cette logique -l'Etat préemptant des terrains pour y construire des logements sociaux-  est absente.
La seule chose de vraie et de certifiée dans ce que dit Monsieur Tron, c'est que l'Etat souhaite intensifier la vente de terrains publics à des opérateurs privés, et que l'AP-HP est pleinement engagée dans cette démarche.

Il y a donc, à Joffre, la vente d'un terrain, une transation commerciale classique  qui va avoir lieu, si ce n'est aujourd'hui ce sera demain (en 2016). On ne trouve aucune trace d'un péril imminent qui "menacerait Draveil" et qui devrait nous conduire à accepter tout et n'importe quoi, dans l'urgence et la précipitation. En outre, la résorption du déficit de l'AP-HP, qui est la raison primordiale de cette vente est un programme de longue haleine, il n'y a aucune raison légitime à ce passage en force précipité.

Le couplet "MOI ou le chaos, suivez-moi aveuglément", faudra repasser.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire