jeudi 6 mars 2014

La mairie de Draveil, royaume des peintres


Après les barques échouées pleines de fleurs, le rond-point du Super U...



Là...on a franchi un cap. On est peut-être même passé dans la quatrième dimension. 

Monsieur le Maire estime certainement qu'il n'a pas assez ridiculisé la ville de Draveil ces dernières années. Il faut qu'il en rajoute. Combien a coûté cette horreur ? Quel "artiste" inspiré a décroché ce marché ? 

Les lecteurs savent que dans La Revue du Sanglier, le choix a été fait de ne pas rajouter des tracts aux tracts mais de produire un travail de fond, explicitant les dysfonctionnements dans la conduite des projets locaux. Souvent, des exemples très accessibles viennent appuyer les démonstrations. Ici, un décor choisi par la mairie.

Dans le processus qui démarre avec une fulgurance de l'Esprit Municipal ("faut qu'on mette un truc sur le rond-point de Super U") et qui se termine par un bon chèque signé aux prestataires, à aucun moment le maire de Draveil ne consulte, ne s'auto-évalue, ne revient sur ce qu'il est en train de faire.
A aucun moment l'un de ses collaborateurs n'arrête sa course effrénée pour lui dire "heu...Georges...tu es sûr qu'on a eu une bonne idée, là ?"
Ce processus qu'on n'ose qualifier de "méthode" (décider tout seul, ne pas prendre le temps de vérifier ce que l'on fait avec éventuellement un réajustage, bref..."torcher" vite fait mal fait) on le trouve donc sur nos rond-points  où l'on dépense l'argent des Draveillois pour des "créations" tout juste bonnes à décorer les fonds de poubelle. 

Mais...et c'est bien plus grave, c'est la même chose pour les dossiers importants de la ville.

On se prend à regretter que Monsieur le Maire n'ait pas mis en oeuvre la logique du "on va faire un truc sans augmenter mes impôts". Sur ce rond-point, une bonne grosse patate en béton, sponsorisée par le restaurant du coin -la Pataterie, vous aviez compris - aurait bien fait l'affaire.
Quitte à faire des horreurs, autant qu'elles ne soient pas financées par le budget municipal. Ça ne vaut pas que pour les statues.

Mais enfin, il y a quand même chose de chose de positif à signaler: il y a deux ans, le député Georges Tron était affecté à la commission "affaires culturelles" de l'Assemblée Nationale. Il n'y a jamais mis les pieds. J'avais alors manifesté mon sentiment très mitigé envers un élu qui s'offre une année sabbatique (26 réunions, 26 absences de Georges Tron) pour des "problèmes personnels" très éloignés de ses missions d'élu local. Le tout, pourquoi se gêner, en nous distribuant des  tracts vantant son acharnement au travail à l'Assemblée.

En contemplant le rond- point du Super U, je réalise à quel point j'étais dans l'erreur : 
délaisser les affaires culturelles est certainement le plus grand service que notre ex-député ait jamais rendu à la France.
Et du coup, on a trouvé un nouveau débat fondamental pour philosophe débutant: après "qui est apparu en premier, l'oeuf ou la poule ?" on va se demander s'il faut demander à Monsieur le Maire de "faire des trucs" ou s'il vaut mieux le laisser couler des jours paisibles au château de Villiers.

Rond point de Super U. "La vulgarité, tout simplement".

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